Dix ans de travaux acharnés suivent pour une œuvre colossale ; le canal traverse l'isthme de Panamá et relie l'Atlantique au Pacifique. Des centaines de millions de tonnes de graviers sont excavés, des villages sont rasés, des forêts sont détruites et un lac artificiel gigantesque, l'un des plus grands au monde à ce jour, est crée : le Lac Gatún. Six écluses géantes sont également installées sur le canal.
L'ouvrage est enfin inauguré le 15 août 1914, alors que la Première Guerre Mondiale éclate. Le premier bateau à le traverser est le vapeur Ancón, une bête des mers de 10 000 tonneaux. Belisario Porras alors président panaméen, se trouve à bord et le bateau met neuf heures trente à franchir le canal en entier.
Pendant des années, le canal sera la propriété américaine, si bien que les américains y installent des bases militaires et la zone du canal devient un état dans l'état du Panamá.
Cependant, le traité Carter-Torrijos, en 1977, rend la propriété du canal aux Panaméens. Cette restitution devra s'étaler sur une période de vingt ans. On remarque toutefois, qu'aujourd'hui encore, les navires américains ont une priorité de passage et que le canal est toujours considéré comme une voie d'eau intérieure par les États-Unis.
Plus de 800.000 navires ont traversé le célèbre canal depuis son ouverture. On évalue à 5% le commerce maritime mondial transitant par sa voie.
Devenu aujourd'hui un symbole de fierté et porteur d'avenir, le canal de Panamá a fait de ce petit pays d'Amérique latine une plaque tournante de la politique et de l'économie mondiales.
Son chiffre d'affaires annuel tourne autour du milliard de dollars mais de nouveaux projets d'agrandissement le mettent actuellement dans la mire des environnementalistes. Mais que l'on acquiesce ou non à ces futurs développements, le canal de Panamá reste l'une des plus grandes réalisations de l'ingénierie humaine.