Il est clair que la plupart d'entre-eux s'accordent sur l'importance de l'Italie dans la propagation des idéologies Renaissance, mais pour certains nouveaux penseurs, il s'agit d'une période assez vaste, couvrant les 14e, 15e et 16e siècles, et à l'essor de laquelle plusieurs pays participèrent dans différents domaines.
Bien sûr, l'Italie se démarqua nettement en permettant l'émergeance des plus grands artistes que le monde eut connu jusque là. De plus, le courant de pensées, avec son retour aux principes de l'Antiquité, posait les jalons de nouvelles perspectives sociales, philosophiques, religieuses, artistiques, économiques et politiques orientées librement.
Inspirés des grands penseurs gréco-romains, les artistes italiens furent les premiers à s'extirper du joug clérical pour se questionner au-delà des brides que leur imposait le catholicisme. Le grandiose et la luminosité furent mis en avant.
D'inoubliables mécènes comme Laurent 1er de Médicis (1449-1492), dit le Magnifique, dépensèrent sans compter pour soutenir les nouveaux créateurs. On repoussa les limites de la création, en peinture, en gravure, en architecture surtout. Grâce à des oeuvres renversantes de splendeur, remarquables de maîtrise technique, tel que le fameux Jugement Dernier de Michel-Ange (1475-1564), fresque incomparable couvrant 17 mètres sur 13, la puissance de la représentation, de l'évocation échappa désormais à l'obscurantisme religieux.
Machiavel (1469-1527) profita également de ce courant pour dénoncer les prétentions des ecclésiatiques à vouloir se mêler de politique et prêcha un ordre ou la liberté et la laïcité seraient respectées.
Parallèlemement aux avancées italiennes, l'imprimerie naissait en Allemagne grâce au génie de Guttenberg (1400-1468), déjà inventeur de la gravure tandis que Martin Luther (1483-1546), outré par le trafic des indulgences chez les catholiques, réussissait le tour de force de la Réforme, imposant une nouvelle idéologie religieuse, une hérésie, qui prit rapidement de l'importance, rivalisant avec la chrétienté latine.
Les Espagnols de leur côté avaient, entre temps, lancé les vaisseaux de Colomb (1450-1566) à la recherche d'un nouveau continent.
La découverte de l'Amérique changea à jamais la face du monde.
La France, emboitant le pas du courant Renaissance, et soutenue par la grandeur d'esprit de François 1er (1494-1547), aida ses artistes et penseurs dans le même sens. Le roi fonda le collège de France ainsi que l'imprimerie nationale.
Cette possibilité de diffusion à grande échelle allait désormais modifier les mentalités.
Le médecin Rabelais (1494-1553) écrivit l'une des épopées littéraires les plus célèbres du siècle, le Pantagruel (1532) et le Gargantua (1534), vulgarisant et démythifiant de fausses croyances, rendant accessibles et compréhensibles, aux masses, des préceptes devant tout à la logique.
Ses récits permirent au peuple d'assimiler un savoir essentiel et de comprendre des notions de base vitales, comme le simple fait d'utiliser des mesures d'hygiène pour éviter la peste plutôt que de dépenser son temps en prières...