• Votre horoscope :
  • Horoscope belier
  • Horoscope taureau
  • Horoscope gemeaux
  • Horoscope cancer
  • Horoscope vierge
  • Horoscope balance
  • Horoscope scorpion
  • Horoscope lion
  • Horoscope capricorne
  • Horoscope verseau
  • Horoscope poissons
  • Horoscope sagittaire
Société

Abolition de la peine de mort

Suite...

C'est alors que la science médicale vient au secours des abolitionnistes. Les progrès en psychiatrie, notamment, amènent un nouveau discours. On pense pouvoir soigner les criminels, voire même les réintégrer socialement après un séjour en institution assorti d'un suivi psychiatrique approprié. Cette nouvelle vision, qui tend à déculpabiliser le criminel, apporte néanmoins un argument solide contre la peine de mort.

Guérir les criminelles

L'idée de guérir les criminelles séduit la population. Gagnant peu à peu le respect des foules, l'abolition prend un sens différent. Surtout pour ceux qui lisent ou entendent François Vidocq (1775-1857) ancien bagnard devenu chef de la Sûreté de Paris, donc criminel réhabilité. Vidocq profitera de son élargissement pour clamer haut et fort que le spectacle public des exécutions, loin de dissuader les intentions, ne fait qu'éveiller chez les plus vils leurs instincts les plus violents. Cette preuve vivante d'une possible réinsertion sociale pour les délinquants crée un avis favorable à l'abolition de la peine de mort. Mais le débat ne fait que s'amorcer.

Approche rationnelle adéquate

Cette idéologie nouvelle, loin des superstitions religieuses et convenant d'une approche rationnelle plus adéquate, a déjà fait son chemin ailleurs en Europe. À cette époque, la peine de mort n'est plus appliquée en Belgique (depuis 1863), au Portugal (depuis 1867) et en Hollande (depuis 1870). Dès le début du 20e siècle, les affrontements sur le sujet de la peine de mort deviennent de plus en plus sérieux. Suite à l'affaire Dreyfus, qui confirme la crainte de l'erreur judiciaire, les abolitionnistes s'organisent et mobilisent l'opinion publique. La population, un peu mieux instruite, ne se réjouit plus autant des exécutions dans la rue. La valeur de l'être humain prend une autre dimension. La possibilité d'une erreur judiciaire fait pencher la balance et le public réclame la grâce des condamnés plus souvent qu'avant. La mobilisation de 1927 pour sauver les deux anarchistes italiens Nicola Sacco (1891-1927) et Bartolomeo Vanzetti (1888-1927) témoigne d'une sympathie grandissante pour une solution plus constructive que la peine de mort.

Conscience humanitaire

Plus tard, en 1953, ce même type d'intervention se fera pour sauver les Rosenberg, accusé d'espionnage contre les États-Unis au profit des Soviétiques. Lentement, la France entre dans un état de conscience humanitaire. Mais ce progrès, atteint après tant de débats et d'efforts pour convaincre la population, prend un coup terrible avec les affaires d'enlèvements et de meurtres d'enfants dans les années 1970. L'affaire du pull-over rouge et l'affaire du petit Philippe Bertrand, bouleversent l'opinion publique. Face à des meurtriers d'enfants, la peine de mort redevient une nécessité dans la conscience de 83% des Français que l'on interroge alors. Tout est à refaire !

Faire fléchir l'État

Évidemment, et comme pour beaucoup d'autres causes, ce sont les artistes et les grands penseurs qui reprennent le flambeau et qui font finalement fléchir l'État. Albert Camus (1913-1960), Jean Genet (1910-1986), Julien Clerc (1947-), Étienne Daho (1956-), tous participent à cette quête. C'est finalement Robert Badinter (1928-), avocat et essayiste, qui fera finalement abolir la peine de mort en France en 1981. Certes, on ne peut que se réjouir de cette victoire mais la suite reste troublante. Bien qu'elle soit désormais abolie, cette absence de sentence capitale n'a pas entraîné une diminution des crimes violents. Les enlèvements, les assassinats en série, les crimes crapuleux, les viols, etc., se produisent toujours.

Thérapie en réinsertion sociale

De plus, les criminologues ont prouvé que très peu de criminels violents suivent avec succès une thérapie en réinsertion sociale. C'est pourquoi de nombreuses personnes s'interrogent toujours aujourd'hui sur la pertinence de la peine capitale. À l'avenir, il conviendra sans doute de songer à de nouvelles approches punitives et/ou éducationnelles. Mais le débat sur la peine de mort, lui, est encore loin d'être terminé.

Site du jour Copyright Site du jour © Toute reproduction même partielle est strictement interdite - Conditions d'utilisation Nos Partenaires : Histoire | Artistes | France