Envoûtantes, elles inondent le monde occidental de leurs couleurs et de leurs senteurs et ce depuis fort longtemps. Car cette fleur que l'on dit si fragile, si délicate résiste fièrement, depuis plus de quarante millions d'années, aux vents, aux soleils, aux changements de climat. Si nous l'écoutions, elle nous conterait les chasses aux mammouths, l'Egypte des sarcophages, les grandes festivités des " Rosalia " romaines,… Elle se nommait alors églantine, fleur sauvage à cinq pétales dont descendent toutes les roses.
Puis après quelques siècles d'oubli, elle gagna sa place dans le monde chrétien. Les espèces se diversifièrent, certaines, dont Rosa Gallica 'Officinalis' et Rosa Damascena (Rose de Damas), furent ramenées dès le XIIe siècle d'Orient dans les bagages des croisés.
Cultivée alors par les moines pour ses vertus médicinales, par les seigneurs pour le plaisir, la rose fleurit aussi dans l'âme des écrivains, des poètes qui chantèrent sa beauté et sa fragilité ; elle inspira également la main des artisans, devenant rosace au mur des cathédrales, branches sculptées,…
Au XVIIe siècle, ce fut au tour des naturalistes de lui prêter une attention toute particulière. Sous l'impulsion du commerce, du développement de la botanique et de l'esprit de collection, de nouvelles espèces venues de Chine, dont la rose thé, entrèrent dans les collections de la bourgeoisie et les jardins royaux. Rosiéristes et obtenteurs de roses s'y installèrent et oeuvrèrent à la création de nouvelles espèces.