Les postes royales britanniques amènent donc une solution qui changera complètement le système postal : l'émission d'un timbre-poste qui couvre les frais d'envoi depuis le point de départ de l'envoi.
6 mai 1840, l'avènement du premier spécimen de timbre mobile fait son apparition. Il représente la très austère reine Victoria, vaut un penny et sera surnommé le : "One-Penny-black". Cette réforme extraordinaire, qui soustrait dorénavant le destinataire à l'obligation de payer pour une réception qu'il n'a pas forcément prévu, relance le marché du courrier.
Le volume de correspondance augmente grâce à la formule avantageuse du port payé.
Voyant ce succès immédiat, le monde emboîte le pas et le timbre-poste fait boule de neige. Les premiers pays à le mettre ensuite en circulation sont la Suisse en 1843 avec les "Émissions cantonales", suivie la même année par le Brésil avec son "oeil-de-boeuf" à trois valeurs (30, 60 et 90 reis).
Les États-Unis ne se commetteront qu'en 1847 avec "Le Blue Boy", un timbre original, imprimé sur papier bleu.
L'Allemagne suivra deux ans plus tard avec son "Schwarze Bayern-Einser" puis la France avec son célèbre "Cérès" à 20 centimes.
La totalité des timbres français de l'époque sont la réalisation de la famille Barre, graveurs de la Monnaie de Paris jusque sous le second Empire.
Belgique, Chili, Portugal et enfin tous les pays, petit à petit, émettent à leur tour ce qui deviendra l'emblème de la communication à travers le monde pour des décennies à venir.
Il convient de souligner que c'est surtout autour de 1860, avec le phénomène des chemins de fer et des messageries maritimes que la poste devient véritablement le moyen de communication le plus prisé des individus.
Elle contribuera largement à faciliter la diffusion d'informations qui sera l'un des moteurs de la fameuse révolution industrielle. Mais plus encore, elle permettra définitivement au peuple et aux moins fortunés de communiquer à distance et de garder contact avec leurs proches.
Elle offrira aux démunis la possibilité de n'être plus coupés du reste du monde.