Il s'agit en fait d'une sorte d'amalgame de plusieurs dialectes latins parlés en Gaule, une cinquantaine d'années avant l'avènement du Christ, dialectes qui ont été par la suite influencés par des termes celtiques et germaniques, sous différentes occupations.
Romains, Vikings, Francs et autres envahisseurs se sont succédé en terre gauloise pour façonner une langue qui mettra des siècles à se stabiliser sous une forme précise et encadrée par une structure grammaticale spécifique.
Du 4e au 12e siècle apr. J.-C., on observe différentes périodes dans l'évolution de la langue. Une période gallo-romane, suivie d'une période romane à laquelle succéde une période anglo-normande.
Pendant huit siècles, on parle un roman qui prend la couleur de sa région aussi bien qu'il se moule aux influences culturelles des peuples qui l'utilisent : au Sud on parle la langue d'oc, au Nord on parle la langue d'oïl. Cependant, qu'importe le dialecte en usage, on écrit latin, surtout que l'écriture est le privilège des clercs, des moines et des gens instruits, en règle générale.
Vers la fin du 13e siècle toutefois, un engouement se ressent pour la " langue du roi ". Ce dialecte, qui se détache doucement du latin pour ressembler de plus en plus au français que l'on parlera plus tard, devient une sorte d'idéal linguistique pour les érudits et les écrivains.
C'est au 16e siècle, sous le règne de François 1er, que le français comme langue officielle commence à s'organiser. L'invention de l'imprimerie ainsi que les efforts de certains auteurs pour mettre au jour des dictionnaires (Dictionnaire français/latin, de Robert Estienne, 1539 ; Thrésor de la langue française, de Jean Nicot, 1606) posent les premiers jalons d'une structure linguistique solide.
De plus, l'édit de Villers-Cotterêt, en 1539, ordonnant le français comme langue administrative du royaume, au détriment du latin, rend légitime l'emploi de cette " langue du roi ".
Les auteurs, ceux de la Pléiade entre autres, se lancent dans l'aventure de la langue française et intègrent au vocabulaire une foule de mots nouveaux qu'ils empruntent au latin et à l'italien.
On publie des grammaires et des traités orthographiques afin de statuer sur une façon unique d'écrire les mots.
C'est finalement le cardinal de Richelieu, en 1635, qui renforcera la structure du français en créant l'Académie française, mandatant ses membres de prendre en charge cette langue et d'en faire le code linguistique officiel que l'on connait aujourd'hui.
On assiste alors à une surenchère de dictionnaires qui voient le jour, dont la fameuse " Encyclopédie " de Diderot et d'Alembert.