Au cours de 18e siècle, le français se raffine. On y ajoute des accents et une ponctuation pour alléger le langage, la syntaxe prend des tournures moins complexes et le français devient la langue diplomatique dans toutes les cours d'Europe.
En Allemagne, en Russie, en Angleterre, en Espagne, partout le français est reconnu dans les ambassades et à la cour des rois.
À l'aube de la Révolution toutefois, la majorité de la population urbaine parle le français, mais ignore comment l'écrire. Dans les campagnes, plusieurs individus ne parlent toujours que le patois ou le dialecte de leur région.
Ce sont des humanistes comme Pierre Larousse et Émile Littré qui donnent, entre 1865-1872, encore plus de poids à la langue en réalisant des dictionnaires plus accessibles au peuple.
La presse s'y colle également en introduisant dans ses écrits de plus en plus de néologismes en rapport avec le monde ouvrier, le monde agricole, le monde technologique.
Enfin, les lois sur l'Enseignement obligatoire (1882-1885) soumettent définitivement toute la population à la nécessité d'apprendre à lire et à écrire.
De nos jours, les nouveaux médias, ainsi que les nouvelles technologies de communications, révolutionnent une fois encore la langue, l'obligeant à des transformations qui en effraient certains aussi bien qu'elles en réjouissent d'autres.
Les abréviations sur les chats et les SMS, une nouvelle syntaxe moins pompeuse, les anglicismes branchés, l'abandon de certains termes qui ne sont plus d'actualité, font évoluer le français. Le langage codé qu'utilisent les jeunes ainsi que les termes qu'ils inventent en fonction d'une culture qui leur est propre sont également les manifestions d'une évolution qui garde le français dans la partie.
Le français est depuis toujours une langue bien vivante qui sait s'adapter aux différents impératifs de la vie. Et ce qu'il abandonne de ses anciennes réalités, il le récupère grâce à de nouvelles formes d'expression. Le français vivra, nous le savons, car il a toujours su se moderniser et séduire ses utilisateurs.