Citée pour la première fois dans le Critias puis le Timée de Platon (427 av. J.-C.-347 av. J.-C.), la plus fameuse des îles de légende a fait l'objet de plus de 5 000 ouvrages. Modèle social dans une Antiquité glissant rapidement vers la débauche et la décadence, Platon en aurait fabulé la construction sociale entièrement.
Mais… cette extraordinaire histoire d'une île habitée par des humains d'une exceptionnelle intelligence, dotés d'une technologie ultra sophistiquée et structurée par un système politico-économique des plus évolués continue de faire rêver historiens, géologues, anthropologues et scientifiques de tous domaines.
Tant et si bien que jamais, depuis l'Antiquité, on n'a renoncé à chercher les vestiges de cette terre engloutie, possiblement entre 9 000 et 12 000 ans avant Jésus-Christ. Platon raconte que l'île, située au-delà des Colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar), était prospère et riche en ressources naturelles, notamment d'un métal précieux appelé l'Orichalque.
Dirigée par le roi Atlas, fils du dieu de la mer Poséidon et de la nymphe Cleito, Atlantide se divisait en dix royaumes dont celui d'Atlas et neuf autres, sous la gouverne de ses neufs frères.
Chaque année, l'on sacrifiait un taureau à Poséidon et les Atlantes étaient des citoyens modèles. Mais la richesse et les réussites sociales de ce peuple évolué leur tournèrent la tête et les poussèrent à conquérir d'autres contrées.
À compter de ce moment, les Atlantes devinrent corrompus et assoiffés de pouvoir. Ils créèrent des armées et envahirent d'autres peuples. Ce à quoi, seuls les valeureux Athéniens pouvaient s'opposer. Et alors que la guerre entre Atlantes et Athéniens faisait rage, un terrible tremblement de terre suivi d'un colossal raz-de-marée emportèrent l'île et tous ceux qui s'y trouvaient.
Pour la majorité des scientifiques aujourd'hui, il est évident que Platon ait brodé cette légende afin de donner une leçon à ses contemporains.
Cependant, plusieurs géologues et spécialistes de la Préhistoire croient qu'il n'est pas impossible que l'île ait bel et bien existé. Le géologue et préhistorien J. Collina-Girard (1949-), de l'université de Provence Aix-Marseille 1, a identifié un haut-fond englouti à l'ouest du détroit de Gibraltar.
Ce haut-fond, appelé Banc Spartel chez les Français et Banc Majuan par les Espagnols, pourrait bien correspondre à une partie de l'Atlantide physique que l'on cherche toujours.
Par ailleurs, le sédimentologue Marc-André Gutscher confirme l'hypothèse de tsunamis et de séismes localisés à cet endroit à la fin du Paléolithique. Toutefois, le doute subsiste à savoir si une tradition orale, chez les chasseurs cueilleurs, aurait pu être à l'origine d'une telle histoire et qu'elle ait pu traverser neuf millénaires avant d'arriver, intacte, aux oreilles de Platon.
Le mystère de l'Atlantide, possible berceau de l'humanité, fascine encore des générations de chercheurs de tous les continents. Et il y a fort à parier que personne n'abdiquera ces recherches avant d'avoir retrouvé les vestiges de cet éternel paradis perdu !
Forêt mythique de la légende arthurienne, Brocéliande n'a jamais fait l'unanimité quant à sa véritable localisation.
Paimpont, Huelgoat, Quintin… Nul ne peut affirmer avec certitude où se situe la véritable forêt qui a abrité les amours de Merlin l'enchanteur et de la fée Viviane. C'est le poète anglo-saxon Robert Wace (v.1100-v.1174) qui la cite le premier dans le Roman de Rou, vers 1160, sans toutefois lui attribuer le nom de Brocéliande (mais plutôt celui de Brecheliant).
Autour de 1230, Robert de Boron (?- ?) est le premier auteur à faire évoluer Merlin l'enchanteur dans la forêt légendaire.
Jusqu'en 1467, Brocéliande n'existe pas physiquement dans les textes. Wace la situe vaguement en Bretagne armoricaine, Chrétien de Troyes la localise sans précision outre-Manche alors que les trouvères utilisent le mot "Bresilianda" pour désigner la Bretagne dans son entité.
Or au 15e siècle, le mythe arthurien a déjà laissé sa marque dans l'imaginaire collectif et les grandes familles bretonnes, tentant d'appuyer leur pouvoir par des faits de légendes, s'approprient, à l'avantage de leur réputation, des noms associés au mythique cycle d'Arthur. Ainsi, les Laval identifient sur leurs terres de Brecelien le Brecheliant de Wace, y installent la fontaine magique et prennent le plus naturellement du monde le titre de seigneurs de Brocéliande.
Il faut donc attendre les 18e et 19e siècles pour que des recherches plus sérieuses tentent de localiser la forêt magique. Tantôt à Lorges près de Quintin, tantôt à Becherel, c'est toutefois un certain Blanchard de la Musse (?- ?) qui tranche en exhumant la charte des Usemens de Brecilien de 1467, s'emportant dans son désir de créer une Brocéliande crédible, inventant le Tombeau de Merlin et le Val sans Retour, greffant ces éléments trop vraisemblables aux alentour de Montfort et Paimpont.
Les observateurs veulent tant y croire que dès 1835, on s'entend presque majoritairement à situer la fameuse Brocéliande dans la forêt de Paimpont.
Mais, rebondissement dans les années 1980. De nouveaux auteurs s'entendent pour revendiquer le lieu géographique de Brocéliande un peu partout en Bretagne, notamment à Huelgoat, à Dol, à Paule… Contrairement aux investigations concernant l'Atlantide, on ne peut pas affirmer que les recherches à propos de Brocéliande soient de nature scientifique ; ce sont plutôt des auteurs et des historiens qui s'intéressent à la localisation de la célèbre forêt.
Mais parmi ces univers féeriques disparus, Brocéliande la divine compte parmi les plus regrettés.
Contrée mythique imaginée aux confins de l'Amérique du Sud, l'Eldorado (homme doré) remorque encore, malgré son peu de vraisemblance, sa réputation de cité gorgée d'or.
Il semble que la légende soit apparue au 16e siècle, dans la région de Bogota et qu'elle soit issue d'une vieille coutume des Indiens Chibcha qui voulait qu'une fois l'an le roi du clan se recouvre le corps de poudre d'or avant de s'immerger dans un lac. Autour du cours d'eau, les villageois se rassemblaient alors et y jetaient leurs pierreries et autres objets précieux.
Ensuite, le mythe de l'Eldorado fit courir plus d'un conquistador espagnol.
Mais cette histoire de cité dorée atteignit son apogée par le biais du récit de voyage de Francisco Orellana (v.1495-1545), transmis ensuite par un missionnaire qui l'accompagnait, le père Gaspar de Carvajal (v.1500-1584). À la conquête de grande quantité de cannelle (à l'époque la cannelle valait beaucoup plus cher que l'or), Orellana et ses hommes furent subjugués par ce que les guides indiens racontaient au sujet des cités d'or.
Les conquistadors, appâtés par ce mirage de richesses incroyables, firent la promotion de ce pays fabuleux (dont ils n'avaient cependant qu'une vague image) et nombre d'entre eux cherchèrent en vain ce pays légendaire.
Il faut toutefois préciser que le récit de Marco Polo (1254-1324) à propos des cités d'or avait déjà bien motivé les grands navigateurs ambitieux, notamment Christophe Colomb (1451-1506). Mais ces cités fabuleuses décrites par Polo ne se situaient pas en Indes comme le pensait alors Colomb, il s'agissait plutôt des célèbres pagodes aux toits d'or de l'empire Birman.
Pendant quatre siècles, navigateurs et explorateurs espagnols cherchèrent avec fougue et, bien qu'ils ne trouvèrent trace de la cité, ils ne manquèrent pas de déposséder les Incas de leurs richesses. Les indiens qui croyaient également cette légende localisaient l'endroit entre le fleuve Orénoque et le fleuve Amazone, territoire couvrant plusieurs pays actuels : Brésil, Guyane, Suriname, Venezuela, etc.
Hélas, pour tous ceux qui songent encore à lancer une expédition pour retrouver l'Eldorado, sachez que des découvertes dans plusieurs disciplines prouvent aujourd'hui que les cités d'or et l'Eldorado n'ont jamais existé.
Les scientifiques assurent qu'une civilisation prospère en agriculture a jadis vécu dans ces contrées d'Amérique du Sud mais jamais les lacs n'y ont regorgé de trésors, jamais de monceaux d'or n'y ont été retrouvé non plus.