Originaires d'Europe centrale et de la forêt hercynienne, les premiers clans migrent ensuite vers l'ouest à partir de 500 av. J.-C. Il semble cependant difficile aux historiens de s'entendre sur une date précise quant à une homogénéité à titre de groupe social affirmé.
On croit généralement que des groupes d'individus plus ou moins nombreux, mais socialement organisés, se soient doucement intégrés pendant des décennies à des peuples non gaulois leur offrant l'hospitalité. Au fil des siècles, traités et pactes territoriaux ont assuré la cohabitation de ces peuples jusqu'à la mixité culturelle qui a fait la Gaule.
À l'époque, on confond souvent les Gaulois (peuple celtique) et les Germains. Toutefois, on les distingue des Bretons, des Cimbres, des Helvètes et des Teutons. Or dans cette Europe où les frontières ont une mobilité assujettie aux conquêtes, ce sont plusieurs dizaines de tribus celtes que l'on nomme aussi peuple gaulois.
Quelques-uns de ces clans gaulois nous viennent encore à l'esprit par leurs faits d'armes ou leur entêtement à résister à l'ennemi : les Allobroges de Vienne, les Ambarres de la basse vallée de la Soane, les Andes de la région d'Angers, les Arvernes d'Auvergne, les Éduens du Morvan, les Nerviens de Belgique, les Parisii de Paris, les Pictons du Poitou, les Rutènes d'Albi et de Rodez, les Vellaves du Velay, les Volques Arécomiques du Languedoc…
Ce peuple courageux et fier vit selon une structure hiérarchique à trois niveaux : les druides, la noblesse et le peuple. À la tête du clan, les druides font office de prêtres, d'enseignants, de juges, de médecins.
Seuls à détenir un savoir religieux et médical, on se réfère systématiquement à eux pour toute décision concernant aussi bien l'ensemble de la communauté que la vie personnelle de chaque individu.
La noblesse quant à elle se compose des propriétaires et des guerriers. Ceux qui rapportent des butins de guerre après s'être illustrés par leur bravoure ont toutes les chances de se voir élever à un titre nobiliaire. Les chefs sont élus par la population pour diriger le clan et les armées en cas de nécessité.
Ces chefs, guerriers sans peur, servent non seulement de modèles au peuple, c'est-à-dire les ouvriers, les fermiers, les artisans, etc., mais ils assurent aussi la sécurité de la tribu entière.
Polythéistes, les Gaulois croient en plusieurs divinités. Les druides chargés de l'enseignement religieux leur inculquent l'immortalité de l'âme et le respect des éléments naturels, notamment le soleil, les arbres, la foudre, le tonnerre, les montagnes, les rivières, etc.
Comme ils croient que l'âme survit au cadavre et qu'elle s'installe ensuite dans un nouveau corps, ils ne redoutent pas la mort, ce qui explique leur courage souvent téméraire, voire suicidaire.
On sait aussi que les druides sacrifient aux dieux et que ces offrandes sont généralement humaines. Mais les sacrifiés sont des criminels ou des prisonniers de guerre. Les Gaulois respectent l'innocence et sont animés d'une conscience morale très fine.
Contrairement à ce que l'on croit, la Gaule n'est donc pas un pays de barbares. Des fouilles archéologiques, menées notamment sur la commune de Saint-Léger-sous-Beuvray (Saône-et-Loire) sur le site de Bibracte, ancienne capitale du peuple celte des Éduens, prouvent effectivement que la société gauloise est alors considérablement élaborée et que sa structure urbaine est assez complexe.
La Gaule de l'époque est un territoire traversé de forêts, de plaines cultivées et de bocages. Mais dans les villages on trouve des fortifications et des routes aménagées dont certaines sont même empierrées.
Dans les cités les plus populeuses se dressent des villas cossues habitées par des aristocrates puissants et respectés. Il y existe également de nombreux dépôts d'amphores vinaires italiques, preuve que des échanges commerciaux se font à grande échelle.
Les campagnes avoisinantes sont parsemées de fermes et de fermettes qui fabriquent de nombreux produits destinés également au commerce. Le commerce reste par conséquent la base première de l'économie gauloise.
Les Gaulois sont un peuple raffiné, composé d'artisans brillants (cuisinier, ébéniste, forgeron, orfèvre, etc.) et de militaires avisés.
Ils seraient même à l'origine de certaines avancées technologiques en Europe, comme la cotte de mailles qu'utiliseront les Romains ensuite, le tonneau, les techniques de fermentation de la bière (cervoise), etc. Ce qui dénote une volonté ferme de progression et des moyens mis en œuvre pour le développement de nouvelles techniques.