Plusieurs observateurs de l'époque se gargarisaient de railleries au sujet du jeune empereur et croyaient qu'il resterait sagement sur ses terres à attendre la chute de son empire. Mais le petit Macédonien s'engagea, contre toute attente, dans une incroyable conquête de l'univers et, après avoir triomphé trois fois de Darius III, le roi de Perse, il poursuivit sa route en Égypte, s'attira le respect des prêtres en sacrifiant à leurs dieux et se fit sacrer pharaon.
C'est aux abords du Lac Maréotis qu'il traça, dans le sable, le plan grossier de ce que deviendrait la ville d'Alexandrie avec son célèbre phare, l'une des Sept Merveilles du monde Antique.
Confiés à l'architecte Dinocratès, les travaux s'amorcèrent au printemps de l'an 331 av. J.-C. Alexandre n'en vit toutefois jamais le résultat et c'est à Ptolomée que l'on doit la poursuite de son œuvre monumentale.
Sous le règne de la dynastie Lagide, dont Ptolémée fut le premier représentant, jusqu'à Cléopâtre trois siècles plus tard, Alexandrie devint un centre culturel et intellectuel de haut niveau. On y construisit jardins magnifiques, musées, palais royal sur la mer, somptueux tombeaux (comme celui d'Alexandre, le Sôma), marchés, théâtres, temples aux dieux et déesses et autres magnificences qui donnèrent à la ville son caractère exceptionnel.
Mais Alexandrie ne serait pas ce qu'elle est sans son Phare mythique, dressé à l'origine sur l'île de Pharos. Cette extraordinaire construction de 135 mètres de hauteur, selon les approximations archéologiques, constituée de pierres blanches, se dressait sur trois étages.
Une base quadrangulaire haute de 71 mètres soutenait un second étage octogonal atteignant 34 mètres, sur lequel reposait une sorte de sanctuaire cylindrique de 9 mètres de hauteur, couronné de la statut de Zeus ou de Poséidon ( ?).
Cette merveille fabuleuse, selon les gravures que nous connaissons, a dominé la Méditerranée jusqu'au 14e siècle de notre ère. Séismes successifs et affaissement du sol eurent finalement raison de sa solidité. Désormais en ruine, le fameux phare fut livré au pillage du sultan Qaît Bey, autour de 1480, qui en utilisa les ressources matérielles pour édifier sa propre forteresse.
Depuis, on multiplie les efforts pour retrouver dans les eaux, au pied du fort Qaîtbey, les vestiges engloutis de cet édifice de légende.