L'histoire nous apprend qu'après des années de controverse pendant lesquelles ces deux régions se querellèrent pour les droits de propriété du Mont-Saint-Michel, c'est finalement la Normandie qui l'emporta.
En 966, Richard 1er, Duc de Normandie, décida de remplacer les chanoines qui y vécurent jusque là par un monastère de bénédictins, pour des raisons politiques et religieuses. C'est en s'appuyant sur les anciennes cryptes moyenâgeuses que l'église s'agrandit alors, devant l'afflux de pèlerins toujours plus nombreux.
Les puissants abbés y entreprirent des constructions toujours plus audacieuses, reflétant l'évolution de l'architecture de l'époque : roman, gothique et gothique flamboyant se succédèrent et se superposèrent, créant ainsi, au fil des siècles, une oeuvre unique et merveilleuse.
Afin de mettre le Mont Saint-Michel à l'abri des convoitises, de puissants remparts furent édifiés du XIIIe au XVe siècle pour constituer un ensemble d'architecture militaire remarquable.
L'évolution architecturale du Mont Saint-Michel se poursuivit jusqu'à la fin du XIXe siècle avec la construction de la flèche de l'Abbaye qui culmine à 183 mètres au-dessus des flots. Durant cette longue histoire, le Mont Saint-Michel fut surtout un lieu de foi avec ses communautés monastiques et un lieu de ferveur avec ses infatigables pélerinages.
Pendant presque mille ans, les fidèles y vinrent pour prier et on le considère toujours aujourd'hui comme l'un des trois principaux lieux de pèlerinage d'Europe, à l'instar de Rome et de Saint-Jacques de Compostelle.
Il fut aussi un foyer d'intense activité intellectuelle avec sa production de manuscrits et d'enluminures, un symbole de la résistance nationale avec les glorieux faits d'armes de ses chevaliers et une prison redoutée, lors de la Révolution française de 1789, qui chassa les prêtres et mit fin à la vocation religieuse du Mont Saint-Michel.