En France, à cause de la Révolution, la convention nationale imposa, le 24 novembre 1793, un calendrier totalement différent aux Français. L'année commençait alors le 22 septembre. Du 22 septembre 1792 au 1er janvier 1806, la France vécut au rythme du calendrier républicain. Il comptait douze mois de trente jours (vendémiaire, brumaire, frimaire, nivôse, pluviôse ventôse, germinal, floréal, prairial, messidor, thermidor, fructidor). Cinq jours supplémentaires étaient aussi ajoutés afin de célébrer les fêtes républicaines : les Sans Culottides. Chacun des cinq jours se consacrait à un thème cher aux révolutionnaires : vertu, génie, opinion, travail et récompense. Cette fantaisie révolutionnaire laissa place de nouveau au calendrier grégorien vers la fin de la Révolution.
Le Nouvel An, fixé au premier jour de janvier, existe depuis l'an 153 av. J.-C. Mais ce premier jour de l'année a connu plusieurs mutations. Ainsi, ce fut le premier mars sous le règne de Numa Pompilius (v. 715-672 av. J.-C.) à Rome, le 25 décembre sous la tutelle du pape Jules 1er en 337 de notre ère, ou encore le jour du samedi saint, à Pâques pendant les XIIe et XIIIe siècles dans certaines régions d'Europe.
Depuis toujours, on cherche à adapter le calendrier aux réalités politico-économiques du monde. Récemment, c'est l'ONU qui en contestait la valeur dans sa forme actuelle. Un concours international a même été lancé pour en suggérer une réforme au XXIe siècle.
En regard de tous ces mouvements que l'on a imposés à la mesure du temps au cours de l'Histoire, l'on se demande si l'être humain n'outrepasse pas ses droits sur la nature. Et maintenant que nous connaissons les plus grands bouleversements climatiques, que le cycle des saisons ne répond plus à des impératifs naturels, mais plutôt à des conséquences économiques, l'on peut s'inquiéter de ce que deviendra la mesure du temps dans l'avenir. En fait, il n'est peut-être pas loin le moment d'une réforme qui modifiera nos petits calendriers de bureau et nous plongera dans une dimension temporelle dont nous n'avons pas encore la moindre notion...