Le principe de cette machine, suivant les procédés de la fabrication du papier à la main, était relativement simple : on versait la pâte à papier déjà affinée dans une grande cuve, puis la pâte était déversée par une roue à écopes sur une toile métallique continuellement en rotation, cette dernière permettant l'égouttage de la pâte. La feuille en formation passait alors entre des cylindres de presse garnis de feutres, puis s'enroulait sur des bobines installées au bout de la machine.
Aujourd'hui, les machines à papier modernes peuvent mesurer jusqu'à 100 mètres de longueur. Elles peuvent fabriquer des feuilles de papier d'au moins 8 mètres de largeur, à une vitesse de plusieurs milliers de mètres à la minute, et produire en moyenne 100 tonnes de papier en bobine par jour. Elles permettent notamment de fabriquer des papiers à grains variés, pour l'aquarelle, la gravure, la lithographie ou l'édition d'art. Elle favorise en outre la formation de filigranes très prisés pour les papiers de sécurité ou fiduciaires. Tout est entièrement mécanisé et contrôlé par les machines électroniques les plus modernes.
Par nature, le papier est le matériau vert du futur : recyclable, biodégradable. Il concilie ainsi parfaitement écologie et économie. Cependant, l'avènement de nouveaux supports de communication électronique proclamerait-il la fin du papier ? ... Cette théorie avait déjà été suggérée au moment du développement de la bureautique, mais le formidable essor des papiers destinés à ce secteur a prouvé le contraire. En effet, il est impossible d'associer le fameux mythe du " zéro papier " lorsque l'on aperçoit ces bureaux noyés de dossiers et de fichiers électroniques imprimés. Ainsi, depuis dix ans, la consommation de papier augmente chaque année de 3%.
Comme à chaque révolution technique, le nouvel usage ne remplace pas l'ancien mais le complète. Le papier comme support d'échange n'est certes pas mort !