Malgré la bonne volonté des gouvernements et de toutes les institutions mises en place dans le but de sensibiliser la population, il reste que c'est à chaque individu de prendre concrètement des mesures pour faire avancer la cause. Le développement durable passe nécessairement par une prise de conscience collective, certes, mais aussi par une prise en charge individuelle de la consommation (et de la façon de consommer) de chaque être humain.
Pour favoriser le développement durable et en perpétrer l'habitude aux générations futures, de simples gestes quotidiens peuvent faire une énorme différence. Par exemple, une consommation intelligente et modérée pourrait stopper la surproduction industrielle, principale responsable de mauvais traitements infligés aux animaux que l'on destine aux abattoirs et qui, par conséquent, sont à l'origine de pandémies telles la grippe aviaire, la maladie de la vache folle, la tremblante du mouton, etc. Une consommation intelligente et modérée permettrait également de boycotter les OGM en favorisant les achats directement de producteurs qui certifient la qualité bio de leurs produits. Ce même type de consommation, s'il se fait dans le respect du commerce équitable, assure aux producteurs de pays en voie de développement un revenu assez élevé pour permettre la pérennité de leur entreprise. Enfin, favoriser un mode de consommation qui répond à des besoins réels plutôt qu'à une habitude d'abondance pourrait aussi réduire considérablement le gaspillage de ressources, et la pollution par les déchets qui en découle.
L'habitude du recyclage et de la récupération des matières, de même que les réutilisations possibles de matériaux restent des atouts capitaux dans un monde qui tend à réduire sa consommation. Nous jetons sans discernement de nombreux objets ou choses que de simples transformations adéquates nous permettraient de réutiliser dans plusieurs domaines de la vie quotidienne. Certains matériaux que l'on destine aux ordures peuvent par exemple servir d'isolants naturels, tout comme une multitude de matières organiques peuvent servir au compostage de jardins ou de terres agricoles. L'eau de pluie, facilement récupérable, s'acquitte fort honorablement des tâches de lavage qui ne requièrent pas d'eau potable.
L'utilisation d'énergies renouvelables pour assurer nos besoins en chauffage ou en électricité progresse doucement. Les panneaux solaires, les éoliennes, les pompes à chaleur, les puits canadiens commencent à séduire pour leurs qualités environnementales. De plus en plus d'individus, conscients de leur responsabilité envers la planète, cherchent des moyens "propres" afin de subvenir à leurs besoins de confort. Actuellement, ce sont les pays scandinaves qui progressent le mieux dans l'utilisation des énergies renouvelables. À titre d'exemple, la Suède est passée d'une utilisation d'énergie renouvelable de 24,4 % en 1985 à 39,8 % en 2005. En Finlande, on note aussi une progression notable avec une utilisation de 18,3 % en 1985 poussée à 28,5 % en 2005. L'Islande, en 2003, atteignait déjà 72,8 % d'utilisation d'énergie renouvelable tandis que la Norvège affichait un taux de 47,3 % la même année. Quant au Danemark, il est passé d'une utilisation de 4,5 % en 1985 pour se propulser à un taux de 17 % en 2005. En Europe de l'Ouest, seuls l'Autriche (23,3 %), le Portugal (20,5 %) et la France (10,3 %) se démarquent avec des taux supérieurs à 10 % en 2005.
Il reste donc beaucoup à faire et beaucoup de gens à convaincre, surtout, des bienfaits d'un changement radical en matière de production/consommation. Bâtir de nouveaux modèles économiques ne sera pas chose facile en tenant compte de toutes les entraves à surmonter. Mais c'est à nous de changer le monde et de protéger ce que nous avons de plus précieux : cette inestimable maison que nous appelons la Terre !