Un autre élément curatif des plus prometteurs produit chez nos petites copines rayées est la propolis. Il s'agit d'une sorte de substance résineuse, récupérée par les abeilles sur de nombreux arbres et à partir de laquelle les abeilles maçonnes érigent des protections anti-infectieuses dans la ruche. Elles l'utilisent également comme mortier pour réparer des rayons défectueux ou pour colmater des brèches.
En médecine, des équipes de recherche croates lui ont découvert des propriétés anticancéreuses. Parce qu'elle est constituée, entre autres, de flavonoïdes et de polyphémols, la propolis agit activement contre le vieillissement des tissus cellulaires. Son apport dans la lutte contre différents cancers pourrait être révolutionnaire.
Étonnamment, même le venin des abeilles peut être mis à contribution dans quelques usages thérapeutiques. Déjà au moyen-âge, certains rois ou notables guérissaient leur goutte en se faisant volontairement dévaster les bras et les jambes de piqûres d'abeilles. Il semble aussi que l'Asie pratiquerait une forme d'apipuncture depuis plus de quatre siècles.
Aujourd'hui, on utilise le venin, à titre expérimental, pour soulager certaines maladies neurodégénératives comme la sclérose en plaques ou encore pour traiter le psoriasis. Les pouvoirs de l'abeille, dans ces conditions, sont à considérer avec le plus grand sérieux.
Les abeilles, sans le savoir, sont de véritables petites apothicaires ailées, et la ruche, une sorte de pharmacie, modèle réduit, au cœur d'une nature que l'on malmène impunément. Alors que des milliers d'ouvrières travaillent à la fabrication de ces produits miraculeux, certains individus peu scrupuleux les traitent comme des insectes nuisibles. Mais encore faut-il savoir que les abeilles participent à la pollinisation et que ce processus naturel est l'un des plus importants facteurs entrant dans la production mondiale de nourriture. Les arbres fruitiers et le tournesol, par exemple, ne pourraient survivre sans ces insectes pollinisateurs.
Aussi, de plus en plus d'associations pour la défense des abeilles voient le jour. Les apiculteurs, conscients du danger qui menace leurs petites protégées, se groupent afin de créer des forces de résistance plus puissantes et surtout mieux considérées.
Peut-être que les chercheurs, grâce à leurs découvertes surprenantes, finiront aussi par convaincre la population que les abeilles, loin d'être nos ennemies, sont pour l'être humain, des alliées inestimables. Faisons donc notre mea culpa et cessons de pourchasser ces minuscules médecins du ciel qui sauveront peut-être un jour tant de vies humaines…