Après la Seconde Guerre mondiale, les articles domestiques que l'on retrouve dans la plupart des foyers deviennent des objets culturels. Parce qu'il y a engouement pour ces gadgets nouveaux, des chercheurs tentent de trouver d'autres moyens de fabrication, encore moins chers, encore plus attrayants pour le consommateur.
Les découvertes pendant la guerre donnent de bons résultats : les Allemands élaborent la formule d'un caoutchouc artificiel, le Buna-S, alors que les Américains inventent le nylon.
Dans la foulée, on trouve les processus de fabrication du Plexiglas, du polychlorure de vinyle, du polyester armé de fibre de verre, du polyéthylène, du polystyrène et du polyuréthane.
Grâce à ces nouvelles matières, les designers imaginent quantité d'articles pratiques, toujours selon les critères d'un fonctionnalisme dominant, et accessibles à la masse.
À l'approche des années 1970, on revoit les concepts stylistiques du produit. De nouveaux mots d'ordre apparaissent : qualité technique, simplicité stylistique, réduction des formats.
C'est l'époque de la miniaturisation qui se dessine, particulièrement pour tout ce qui touche aux domaines de l'électronique et de l'informatique.
Puis avec les années 1980 qui succèdent, la guerre au fonctionnalisme se déclare ; désormais on veut retrouver un peu de ce cachet ancien qui animait les objets d'une vie propre. On commence à bouder les articles trop minimalistes, les objets dont la froideur exaspère et démoralise.
Un "nouveau design" s'impose dans lequel on tente un alliage entre artisanat et production sérielle. En France, c'est le néo-baroque qui triomphe.
Bien que l'on continue d'acheter des produits sortant des usines, la volonté de créer des objets ou des styles plus personnalisés permet aux consommateurs de se distinguer plus nettement grâce à ces nouvelles tendances.
Toutefois, ce besoin criant d'un retour vers des matériaux qui créent la chaleur, le confort et la solidité marque bien l'attachement de l'être humain à la terre et à la nature qui l'entoure.
Combiné à la conscience de la nécessité d'un recyclage à l'échelle planétaire, ce retour aux sources nous permettra peut-être d'épurer nos habitudes de consommation et d'investir davantage dans ce qui peut transcender les siècles et diminuer la somme de déchets accumulée année après année.