Bien qu'il reste hasardeux de la dater avant le début de sa diffusion à plus grande échelle, par le biais des écrits coraniques, les historiens la croient issue de plusieurs dialectes parlés par les bédouins d'une époque fort lointaine.
On croit même que ces peuples, malgré certaines différences culturelles, se seraient employés à construire un langage commun, doté d'une grammaire commune, et que Influencece langage propre aux voyageurs du désert pourrait être l'ancêtre de la langue arabe.
Elle fut d'abord poésie, déclamée par des orateurs charismatiques et transmise de génération en génération. Puis vint le Prophète (Mahomet, 570-632), les conquêtes, la pensée musulmane.
Certains nomades se sédentarisèrent à proximité de La Mecque, et les plus grands philosophes, les plus illustres savants, les plus réputés médecins l'utilisèrent bientôt pour communiquer. Du 7e au 9e siècle de notre ère, l'arabe se répandit sur tout le territoire de l'empire islamique, un empire si vaste qu'il atteignait la Chine.
En 711, les troupes musulmanes débarquèrent sur les rives de la péninsule ibérique. Jusqu'à la chute du royaume de Grenade, en 1492, les Musulmans régnèrent sur l'Espagne ou sur des parties de l'Espagne, imposant langue et diversité culturelle. Plus de sept cents ans pendant lesquelles les Espagnols se sont imprégnés des couleurs mauresques.
De cette Espagne arabisée, il reste encore des noms de villes (Alcalá, Algésiras, Gibraltar) ainsi que de nombreux mots, de nombreuses expressions teintées d'agréables sonorités orientales dont voici quelques exemples : adobe, de l'arabe at-tûb (brique de terre séchée) ; alazán, de l'arabe al-ashab (roux) ; berenjena, de l'arabe al-bâdhinjân (aubergine) ; caramelo, de l'arabe kura al-muhalla (caramel) ; carraca, de l'arabe karraka (barque à voiles dont le fond est plat) ; cúrcuma, de l'arabe kurkum (l'épice) ; marroquí, de l'arabe marâkichî (maroquin/maroquinerie) ; mesquita, de l'arabe masjid (mosquée) ; naranja, de l'arabe nâranj (orange), etc.
Vers le 9e siècle, ce fut au tour des Francs de Charlemagne (v.742-814) de goûter à la culture orientale. À cette époque, le célèbre calife Haroun al-Rachid (763-809), bien plus qu'un héros de roman (Les Mille et Une Nuits), noua des relations amicales avec l'empereur du peuple franc et la culture arabe amorça son influence dans cette région de l'Europe.
Pendant les siècles qui suivirent, au fil des invasions et des croisades, la langue arabe s'immisça ponctuellement dans les différents langages qu'employaient les médiévaux, souvent par le biais du latin (lui-même fréquemment dérivé du grec).
Par exemple : couffin issu du latin cophinus et de l'arabe quffa ; cumin issu du latin cuminum et de l'arabe kammûn ; dinar issu du latin denarius et de l'arabe dinâr ; nénuphar issu du latin médiéval nenuphar et de l'arabe nînûfar.
Dans le français actuel, une multitude de mots arabes se sont intégrés à la langue.
Certains restent toutefois d'un usage spécifique à une réalité arabe, comme dans les cas de : alcazar, de l'arabe al-qasr ; algarade, de l'arabe al-ghâra ; chadouf, de l'arabe châdûf ; fellah, de l'arabe fallâh ; gabelle, de l'arabe al-qabâla ; khôl de l'arabe kuhl ; ksar, de l'arabe qasr ; mamelouk, de l'arabe mamlûk ; muezzin, de l'arabe mu'adhdhin ; simoun, de l'arabe samûm…