Certains historiens pensent que la tradition de la fève serait issue d'une pratique selon laquelle les soldats romains épargnaient un condamné à mort ce jour-là en le couronnant roi. Le malheureux, que l'on exécutait une fois la fête achevée, était sans doute choisi par tirage au sort, notamment par le biais d'une fève, ce qui aurait instauré la coutume que l'on perpétue encore aujourd'hui.
D'autres historiens avancent l'hypothèse que le 6 janvier fut la véritable date de naissance du Christ. Longtemps, on fêta donc la nativité en ce jour précis et longtemps cette fête fut plus importante encore que la fête de Noël dans le monde chrétien.
Cependant, théologiens et historiens ne sont pas tous d'accord sur la nature véritable de ce que l'on honorait le 6 janvier. Certains désaccords subsistent également quant aux dates précises pendant lesquelles ont célébrait les Saturnales (plus ou moins sept jours vers la fin décembre/début janvier), ce qui ne permet pas de déterminer avec exactitude à quel moment la fête de la Nativité bascula du 6 janvier au 25 décembre.
Ainsi, Noël et l'Épiphanie sont peut-être à l'origine deux moments d'une même fête que la chrétienté aura scindée plus tard afin de servir les intérêts d'une idéologie religieuse.
Ce jour des Rois, célébré en l'honneur des Rois mages qui vinrent offrir des présents à l'enfant Jésus, et qu'ils sacrèrent "nouveau Roi des Juifs", rassemble plusieurs thèmes à commémorer.
En plus de la Nativité et des Rois mages, on l'associe aussi au premier miracle de Cana, alors que Jésus changea l'eau en vin. Mais on y célèbre aussi, selon une tradition encore plus ancienne, le renouveau du soleil.
C'est surtout dans une perspective de conversion au christianisme que les nouveaux disciples récupérèrent cette fête et choisirent d'y célébrer la légende des Rois mages. Histoire fascinante et mystérieuse, la légende de ces trois rois venus de contrées lointaines pour adorer l'enfant divin apportait certes quelque chose de rassembleur qui ne pouvait pas faillir dans une mission unificatrice.
Afin de ne pas céder à l'égarement de toutes ces tergiversations, considérons donc que l'Épiphanie est la fête des Rois mages.
Au nombre de trois depuis l'an 450 de notre ère selon les exégètes de la Bible, Balthazar, Gaspard et Melchior doivent leur prestige à une richesse colossale ainsi qu'à une réputation d'errance que personne n'a jamais pu vraiment expliquer. Qui étaient donc ces rois venus d'on ne sait où ?
Matthieu l'évangéliste affirme qu'ils arrivaient d'Orient et qu'ils suivaient une étoile pour parvenir au berceau du Christ nouveau-né. Il semble plus vraisemblable qu'ils vinrent de Perse toutefois. Mais le mystère plane toujours au sujet de leur pays d'origine, d'autant plus que l'iconographie populaire les représente souvent sous les traits de trois types ethniques : un noir, un asiatique et un caucasien.
Ces nobles ambassadeurs de toutes les parties du monde connues à l'époque (Afrique, Asie et Europe) incarnaient également trois âges : la jeunesse fougueuse de Gaspard, la force mature de Balthazar, la sagesse du vieux Melchior.
Des hommes donc, emblèmes de toutes les nations, apportant des présents d'une valeur inestimable : l'or, la myrrhe et l'encens pour signifier que désormais le monde se prosternait devant ce nouveau petit roi.