Véritable irruption dans la vie quotidienne, il suspend momentanément le cours de la vie, le cours des choses, renversant tabous et interdits pour quelques jours d'intenses réjouissances.
Tout dans le carnaval demeure mystérieux : son origine, l'étymologie même du mot jusqu'à la symbolique forte du masque qui bien au-delà de son usage carnavalesque demeure un objet intimement lié à la religion, au pouvoir, au divertissement, à l'identité ou l'appartenance à un groupe.
De tout temps, dans tous les pays, toutes les cultures, les hommes ont festoyé au rythme des saisons sous une forme carnavalesque mêlant transgression, mascarades, ripailles, offrandes dans une ambiance de musique et de danse. Dès l'Antiquité, apparaissent les premières manifestations de ce qui deviendra plus tard le carnaval.
Liées aux cultes agraires, ces fêtes, en l'honneur de divinités (Dionysos, Isis,..), accompagnaient le passage de l'hiver au printemps, de la mort à la vie. Signalant le renouveau de la nature dans l'exubérance, la fantaisie, l'outrance, elles revêtaient déjà un caractère d'orgies et d'inversion des rôles sociaux par le biais du déguisement.
Au Moyen Age, avec la christianisation du calendrier, les festivités s'achèvent sur le Mardi Gras, marquant l'entrée dans une période de jeûne, le Carême. Fête latine, le carnaval ne tarde pas à s'installer dans toute l'Europe avant de s'étendre dans le monde entier.