Le futur roi ainsi que son cadet Philippe (1640-1701) reçoivent une éducation conventionnelle sous la férule du cardinal Mazarin (1602-1661), parrain de Louis. Mais malgré de nombreux précepteurs, Louis n'est pas un élève appliqué.
Le latin, l'italien, les mathématiques et l'histoire le stimulent très peu. En revanche, il présente des dispositions certaines pour la peinture, l'architecture, la musique et surtout la danse. Mazarin possédant une collection d'art impressionnante participe à cette passion pour les arts qui se développe chez Louis.
Le futur roi dansera au moins deux heures chaque jour en compagnie de maîtres compétents et deviendra un artiste émérite dans cette discipline. En 1653 déjà, à l'âge de 15 ans, Louis danse dans le Ballet Royal de la Nuit aux côtés du compositeur italien Jean-Baptiste Lully (1632-1687), qui deviendra plus tard le surintendant de la musique royale.
L'amour de la danse prend une place considérable dans l'esprit de Louis et sa fascination pour la mise en scène grandiose des ballets n'est pas sans lui suggérer quelques idées pour son règne.
Cette combinaison de musique magistrale et de déploiement de décors fastueux présentant des allégories de toute nature peut être un véhicule politique puissant. Louis le comprend rapidement et dès lors, son désir est de construire son règne selon une image précise.
Écœuré par l'attitude des grands de la cour pendant son enfance (la Fronde en 1650, notamment), Louis, après la mort de Mazarin, décide que la monarchie ne connaîtra d'autre juge que Dieu lui-même.
Grâce à l'art, à la musique de Lully, aux ballets et aux différents spectacles royaux, le nouveau souverain magnifie son image, la hisse au rang du sublime et impose à tous ses sujets, nobles ou roturiers, l'absolutisme.
Louis XIV, dès le Ballet Royal de la nuit, choisit le soleil comme emblème. Et il brillera ce soleil sur l'Europe entière tout au long de ce prodigieux règne de soixante-douze ans, dont dix-huit sous régence.
Pour réaliser cette aura de magnificence qui entoure sa royale personne, le roi instaure un mécénat qui protégera des artistes de génie, en outre les auteurs Molière (1622-1673), Jean Racine (1639-1699), Nicolas Boileau (1636-1711) et Jacques Bossuet (1627-1724) ; les peintres Antoine Coypel (1661-1722) et Charles Le Brun (1619-1690) ; le jardinier André Le Nôtre (1613-1700) ; les architectes Claude Perrault (1613-1688) et Louis Le Vau (1612-1670), le sculpteur Antoine Coysevox (1640-1720) ; les musiciens Lully et Michel-Richard Lalande (1657-1726).
Le roi, grand amateur de ballets, d'opéra et de théâtre adore assister aux spectacles. Il protège déjà la troupe des Comédiens Italiens qui devient la troupe des Comédiens ordinaires du Roi. Il garde aussi sous son aile le célèbre Scaramouche, l'acteur Tiberio Fiorilli (1608-1694) auquel il permet d'occuper le Petit-Bourbon (qu'il partage avec l'Illustre Théâtre de Molière) et l'Hôtel de Bourgogne.
Passionné de danse, Louis fonde en 1661 l'Académie de danse où l'on forme les danseurs du Ballet de la Cour. Les spectacles se succèdent à différents endroits puisque aucune salle officielle n'est allouée aux représentations. Malgré cette lacune étonnante, certains historiens avancent le chiffre de mille deux cents tragédies et comédies jouées pour la cour sous le règne du Roi-Soleil.
En 1680, il crée la Comédie française et octroie au théâtre une identité désormais nationale.