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Littérature

L'amour courtois

Idéal amoureux sans précédent, manifestation d'un raffinement ô combien audacieux, élévation du cœur et de l'âme jusqu'au firmament des plus divins espoirs, l'amour courtois naît de la nécessité qu'éprouvent certains hommes de prolonger le rêve chevaleresque, de l'étendre surtout à l'amour après l'avoir mille fois éprouvé à la guerre.

Depuis les légendes médiévales chantant les merveilles épiques de la cour du roi Arthur, les artistes et les nobles se languissent d'une quête d'absolu donnant un nouveau sens à leur vie. Ce sont les troubadours qui construiront, au fil des ans et des aventures, un art de chanter l'amour et un code d'honneur pour en légitimer l'expression. Les trobars (multiples formes du lyrisme de l'amour courtois) deviendront un langage à part, un langage que seuls les élus, les initiés peuvent maîtriser avec tout l'amour du monde. L'amour courtois devient peu à peu un mode de vie, il préside à tous les actes, à tous les projets, à toutes les prouesses.

Fol'Amor

Les mots propres au Fol'Amor sont empreints des sentiments extrêmes qu'il suscite : le Pregador (prétendant), parfois Fenhedor (celui qui feint de ne pas être amoureux), parfois Servidor (serviteur d'amour) subit avec courage les Assaj (épreuves révélant la pureté du cœur) afin de prouver sa Mezura (maîtrise de soi).

Ainsi, avant de devenir le Drut (amant officiellement reconnu) d'une dame, tout homme peut connaître le Dol (douleur d'un refus). Mais s'il parvient à se hisser par-delà ses faiblesses physiques, il atteindra le statut de Paratge (noblesse du cœur) et connaîtra le Joi (extase amoureuse).

Cette extase n'est cependant pas forcément acte de chair, elle peut n'exprimer qu'une réciprocité du cœur, elle-même au-dessus de toute banalité charnelle.

Un amour impossible

Dès la puberté, le désir de trouver une dame à laquelle rendre ses hommages pour l'éternité devient la priorité de chaque jeune homme. L'idéal chevaleresque porté aux nues par les premiers troubadours et par les récits oraux des exploits de la Table Ronde font rêver des milliers d'apprentis écuyers.

L'homme du Moyen-Âge se transforme en preux serviteur d'une dame, sa dame, et n'aspire désormais qu'à la servir jusque dans la tombe.

Certes, cette perle à chérir doit présenter des caractéristiques spécifiques. La dame qui habitera le cœur du chevalier ne peut être de basse extraction. Sa condition ne peut forcément qu'être supérieure à celle de l'amoureux transi. Elle doit également être mariée ou du moins promise, ce qui ajoute des pierres à l'édifice de contraintes nécessaire au bon déroulement de cet amour impossible.

L'amant doit tout offrir sans ne jamais rien attendre en retour ; toute la grandeur de son amour réside dans cette renonciation. Si au terme de plusieurs souffrances le preux a enfin convaincu la belle de la pureté de son sentiment, elle pourra alors lui témoigner une affection toute platonique. Ce n'est que lorsque cette frontière de la réciprocité sera franchie que les deux amants se livreront au partage de sentiments sans toutefois pouvoir consommer charnellement les émois de leur cœur.

La chair, une fois rassasiée, ne garantit plus les plaisirs intenses de l'esprit !

L'amour courtois

L'art du chant

La France, la Catalogne, la Lombardie et l'Occitanie sont des territoires privilégiés pour l'expression d'une poésie chantée au Moyen-Âge. De tradition religieuse, l'art du chant, des vers, des récits de légendes glorieuses sont récupérés par les nobles afin d'en faire les messagers d'une idéologie différente : l'amour de la femme.

À une époque où la misogynie d'hommes de guerre laisse peu de place à l'être féminin, certains individus instruits choisissent de renverser l'ordre établi et entreprennent l'éloge des femmes.

Selon l'historien Georges Duby (1919-1996), il ne faut cependant pas être dupe. Malgré les bons sentiments derrière cette révolution poétique, il ne saurait y avoir une promotion du statut féminin. Il ne s'agit tout au plus que d'un aménagement provisoire d'une couche de la société (nobiliaire surtout) afin d'éduquer les jeunes mâles par le fait d'épreuves destinées à leur apprendre patience et maîtrise de soi.

Toujours selon Duby, la femme des classes inférieures sert toujours de défouloir sexuel à ces jeunes nobles qui ne vouent un respect sans borne qu'à une seule femme, idéal de leur quête personnelle. L'amour courtois, n'améliore donc le sort que de quelques rares élues, laissant la majorité des autres femmes en proie aux hasards de leur condition.

Culture générale

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