• Votre horoscope :
  • Horoscope belier
  • Horoscope taureau
  • Horoscope gemeaux
  • Horoscope cancer
  • Horoscope vierge
  • Horoscope balance
  • Horoscope scorpion
  • Horoscope lion
  • Horoscope capricorne
  • Horoscope verseau
  • Horoscope poissons
  • Horoscope sagittaire
Société

La politesse

Dans chaque clan, dans chaque tribu, au sein de chaque meute, et de toute époque, la hiérarchie a prédominé.

Déterminante dans la survie d'une communauté humaine ou animale, la hiérarchie a permis de laisser aux plus forts, aux plus sages, les décisions concernant tout un groupe. Mais au fil des siècles, l'être humain, comprenant qu'il peut jouir d'une certaine indépendance et par conséquent ne plus seulement obéir, demande et obtient un droit de parole. Le chef doit alors céder un peu de sa toute-puissance pour préserver la cohésion de la communauté. S'installe alors un code de conduite étendu aux membres de la tribu. L'homme devient civilisé ou du moins il tente d'établir un espace de communication régi par des conventions acceptables pour tous les membres du groupe.

Chez les animaux

Chez les animaux déjà, ce genre de code existe. Il ne répond pas à des considérations philosophiques, mais bien à une logique de l'instinct. Lorsqu'un animal est agressé par un autre membre de son espèce, il présente une partie vulnérable de son anatomie (le cou, par exemple, ou le ventre…) en guise de soumission. Chez certaines espèces, on explique cette attitude en la comparant à un rituel d'apaisement. Comme une façon de faire la paix, de déposer les armes, une formule de politesse entendue chargée de désamorcer un possible conflit.

Policer ses manières de vivre

L'humain s'est peut-être inspiré de ces comportements pour policer ses manières de vivre. L'une des premières raisons à l'adoption d'une conduite correcte est le maintien de l'harmonie au sein du clan et la recherche du consensus. En observant le comportement animal dans l'évitement d'affrontements, l'homme a sans doute compris le parti à tirer de telles attitudes bienfaitrices.

Une nécessité relationnelle

Au cours de son évolution, l'homme fait de la politesse une nécessité dans ses relations sociales. Ce besoin de se doter d'une conscience dans ses rapports aux autres le mène à développer trois axes directeurs : le savoir-vivre dans le domaine de la justice (justum), le savoir-vivre dans le domaine de l'éthique (honestum), le savoir-vivre dans le domaine domestique ou la vie de tous les jours (decorum).

Bon fonctionnement de la cité

Dès Platon (427 av. J.-C.-346 av. J.-C.), le sujet de l'éthique est donné comme une dominante essentielle du bon fonctionnement de la cité. Puis, chez Aristote (384 av. J.-C.-322 av. J.-C.) la civilité est abordée et associée à la douceur, la bienveillance et les bonnes manières. Les Grecs, par un besoin de communication harmonieux, entourent la parole des conditions de la civilité, élevant les rapports humains sur un terrain d'échanges codifiés. Dans la Rome Antique, c'est Cicéron (106 av. J.-C.-43 av. J.-C.) qui fera l'éloge d'une conduite policée afin que chacun devienne un bon citoyen. Ces mesures de politesse observables depuis l'Antiquité restent toutefois des exigences comportementales destinées à garantir le bon ordre dans la communauté. C'est surtout à partir du Moyen-Âge des trouvères et de leur culture d'un amour courtois que la civilité prendra une dimension plus spirituelle et qu'elle se transformera en culte de la politesse.

Politesse

L'art de cultiver la politesse

En Europe, on doit à l'humaniste allemand Érasme (v. 1466-1536) un petit bijou dans l'art de cultiver la politesse : le Traité de civilité puérile. D'abord destiné à l'éducation des enfants, Érasme y prône des mesures de conduite et de savoir-vivre qui traverseront les siècles, ayant encore aujourd'hui, pour certaines, priorité dans les mœurs modernes. Chez la plupart des philosophes, la politesse devient ainsi un raffinement de l'esprit et de la conduite parce qu'elle appartient au libre choix de chacun. Michel de Montaigne (1533-1592), lui confère un caractère plus noble et plus indépendant que la civilité : "La politesse est une qualité plus rare et plus exquise, elle tient non seulement aux manières affichées, mais aussi à la finesse de l'intelligence et à la délicatesse du cœur, elle suppose la synthèse de la nature et de l'art, elle est une réussite qui a toujours un caractère individuel". Voltaire (1694-1778) n'en pensera pas moins : "elle n'est point une chose arbitraire comme ce qu'on appelle la civilité. La civilité est bonne, mais moins excellente que la politesse". On constate ainsi une certaine notion d'affinement de la civilité qui dévie doucement, siècle après siècle, vers un apogée des manières de vivre chez l'être humain et que l'on nomme désormais Politesse.

Site du jour Copyright Site du jour © Toute reproduction même partielle est strictement interdite - Conditions d'utilisation Nos Partenaires : Decalage horaire | Indicatifs internationaux | Calculatrice