Campée dans la région de Grenoble, entièrement dévouée à rendre à la montagne des couleurs et des sentiments d'une vigueur extraordinaire, l'école dauphinoise d'Achard a retenu des adeptes notoires pour révéler du paysage de montagne toute la grandeur qui lui sied. Les œuvres qui en résultèrent, quoique jugées parfois trop proches du courant réaliste, furent saluées avec enthousiasme.
Achard eut même droit au titre de "maître incontesté du paysage en Dauphiné" et les peintres qui le suivirent dans cette idéologie picturale reçurent le titre de "peintres paysagistes" ou "paysagistes dauphinois".
Théodore Ravenat (1812-1883) fut l'un des premiers élèves d'Achard et il consacra sa vie aux paysages de Grenoble. Il installa même une sorte de sous-école dans une grange atelier de Proveysieux où il recevait ses amis peintres, adeptes comme lui de paysages modernes.
Une autre des figures importantes du mouvement fut Laurent Guétal (1841-1892), qui prit la suite de la diffusion idéologique du courant après Achard.
Fortement influencé par ce dernier et amoureux impénitent de cette nature abondante du Dauphiné, l'abbé Guétal, que certains appelaient l'abbé des cimes, enseigna à plusieurs peintres la vocation paysagiste. Il peignit le fameux "Lac de l'Eychauda", récompensé au salon de 1886 et aujourd'hui conservé au Musée de Grenoble.
Parmi ses disciples, on retrouve Ernest Victor Hareux (1847-1909), connu pour son génie des peintures alpestres. Hareux illustra de nombreux livres sur la montagne en plus de peindre des œuvres qui obtinrent une certaine reconnaissance : "Le chemin du Petit Séminaire", "Crépuscule d'hiver à Grenoble", "La Romanche à Livet".
On le compte également parmi les membres à l'origine de la Société des peintres de la montagne, crée en 1898.