Né en 1613 dans le logis des jardiniers aux Tuileries, André, fils de Jean, est destiné à suivre les traces de son père. Il grandit dans ce décor de verdure qu'est le jardin des Tuileries et, dès 1630, il devient à son tour jardinier sous la gouverne de son paternel. André s'applique alors à obtenir son brevet de jardinier, qu'il décroche sept ans plus tard. Succédant à son père à la direction du jardin des Tuileries, André Le Nôtre, très attaché à ce paradis de son enfance, conservera ce titre jusqu'à sa mort, en 1700.
Il semble que Le Nôtre, bien qu'apprenti de son père, reçoive également une formation académique dans l'atelier de l'artiste Simon Vouet, au Louvre. Ce qui fait de lui un habile dessinateur, un artiste qui développe le sens de la perspective, le goût des effets d'optique, en plus de maîtriser parfaitement la science des sols ainsi que l'art de l'acheminement hydraulique.
Selon les témoignages, Le Nôtre se dit modeste. Cependant, on repère rapidement, à travers sa façon, ses manières, l'habile courtisan, fin calculateur, qu'il sait être pour s'attirer la considération de son souverain aussi bien que le respect de ses pairs. Le jardinier André est bien loin d'être un modeste ouvrier, uniquement préoccupé par son travail. C'est un homme intelligent qui voit grand et qui tient à entretenir sa renommée au-delà des frontières.
Le Nôtre déploie ses talents d'abord chez le surintendant Fouquet et réalise les superbes jardins de Vaux-le-Vicomte (1653-1661). Évidemment, Louis XIV, jaloux des splendeurs de son responsable des finances, charge Le Nôtre d'entreprendre les jardins de Versailles dès 1669. Ces nouveaux jardins, encore plus grandioses, plus magnifiques que ceux de Vaux-le-Vicomte vont asseoir la réputation du jardinier Le Nôtre et instaurer le style : Jardins à la Française.