Or maîtriser cette force représentait un défi des plus extraordinaires au début de l'humanité. Sans moyen technologique, l'homme ne pouvait tout simplement pas affronter cette puissance colossale sans avoir une connaissance du monde plus profonde.
Il a donc fallu attendre des siècles et des milliers d'expérimentations de toute sorte pour que l'électricité soit d'abord comprise, ensuite reproduite et enfin contrôlée à des fins énergétiques dans les sociétés modernes.
C'est un certain Thalès de Milet (625 av. J.-C. - v. 547 av. J.-C.) qui traite le premier du phénomène de l'électricité par l'observation de l'électricité statique et du magnétisme. Mais déjà en Égypte on a également observé ce phénomène chez des êtres vivants, notamment chez certains poissons, capables de produire de petites décharges électriques.
Des bas-reliefs de l'Égypte antique représentant des poissons-chats électriques en font d'ailleurs foi. À Pompéi, ce sont les torpilles communes dont on représente les propriétés électriques sur des mosaïques. Dans la médecine romaine, ces fameuses torpilles sont utilisées dans divers traitements destinés à soulager la goutte et la migraine.
L'électricité a donc été reconnue dès l'Antiquité.
Les avancées techniques devront toutefois attendre la Renaissance et le monde moderne avant de se frayer un chemin sûr dans l'esprit des scientifiques. C'est William Gilbert (1544-1603), médecin d'Élisabeth d'Angleterre (1533-1603), qui nomme le phénomène électricité au 16e siècle.
Suivent ensuite de nombreuses tentatives de comprendre et d'isoler cette puissance jusqu'à ce que le Français Charles François de Cisternay du Fay (1698-1739) découvre, en 1733, qu'il existe une électricité positive (résineuse) et une électricité négative (vitreuse). Cette déduction s'impose à lui lors d'observations mettant en cause l'attraction/répulsion par frottement de corps électrisés.
Grâce à ces conclusions, c'est partout à travers le monde occidental que les savants tenteront de gravir les échelons menant à l'exploitation de cette ressource énergétique.
En Angleterre, le savant Jesse Ramsden (1735-1800) crée les premiers générateurs électrostatiques. À peu près à la même époque, on découvre aussi les condensateurs, ce qui permet un accroissement des connaissances au sujet des propriétés chimiques, calorifiques et lumineuses inhérentes à l'énergie électrique.
Le monde scientifique commence alors à mieux cerner les possibilités de cette puissance, mais il manque encore quelques pièces à cet extraordinaire puzzle pour en faire une image parfaite, capable de produire le profil exact de tout ce que l'électricité pourra apporter au monde.
L'Américain Benjamin Franklin 1706-1790, inlassable chercheur, prouve que la foudre découle de l'électricité en 1752 et invente le paratonnerre. On avance lentement mais sûrement vers des résultats de plus en plus concluants.
En 1799, c'est au tour de l'Italien Alessandro Volta (1745-1827) de créer la première pile électrique constituée d'une alternance de disques de métaux (cuivre, zinc) et de disques de feutre imbibés d'acide.
Quelques années plus tard, Charles de Coulomb (1736-1806) publie un mémoire à l'adresse de l'Académie des sciences dans lequel il établit le principe d'interaction entre les corps chargés d'électricité. On fabrique alors des machines à frottement qui produisent de l'électricité jusqu'à la découverte de l'électromagnétisme par Hans Christian Ørsted (1777-1851), en 1820.
C'est André-Marie Ampère (1775-1836) qui exposera ensuite les lois de la relation entre électricité et magnétisme, découverte qui mènera ensuite Michael Faraday (1791-1867) sur la piste de l'induction électromagnétique en 1831. C'est précisément grâce à cette innovation que l'on parvient à créer un courant dans un conducteur à partir d'un champ magnétique.