Tantôt occupée par des étrangers Hyksôs, tantôt pillée par les Hittites et les Bédouins, tantôt livrée à différents malheurs sous un protectorat égyptien, la Palestine connut malgré tout une évolution sociale remarquable, précisément à l'époque de la civilisation cananéenne. Toutefois, entre 1500 et 1200 av. J.-C., le pays fut en proie à différents conflits. Affaiblie par le pouvoir des garnisons égyptiennes, les pillages des Shasou (pasteurs nomades) et des Apirou (mercenaires) ainsi que par les invasions des nombreux Peuples de la mer, la Palestine resta une terre sans ethnie permanente pour la diriger.
Dans les siècles qui suivirent (1200 à 900 av. J.-C.), Cananéens et Israélites cohabitèrent. Les premiers Israélites étaient des nomades qui choisirent de s'installer en terre palestinienne pour cultiver des céréales. Selon certains archéologues, ils venaient vraisemblablement d'Irak puisqu'ils parlaient une langue sémitique semblable à celle des Arabes, des Araméens et des Assyriens.
Dans cette estimation chronologique de l'établissement des peuples sémites dans cette région du globe, un fait de la plus haute importance est à considérer : l'exode des Hébreux depuis l'Égypte, tel qu'exprimé dans les ouvrages bibliques, ne se fonde sur aucune donnée archéologique réelle. Les fouilles de 1990 en Palestine et en Égypte ont prouvé que l'esclavage n'existait pas en Égypte à l'époque mentionnée dans le livre de Josué (l'esclavage en Égypte ayant été instauré par les Grecs lors de la fondation de la ville d'Alexandrie, 331 av. J.-C.). L'archéologue Pierre de Miroschedji (directeur du Centre de recherche français de Jérusalem et directeur de recherche au CNRS) affirme plutôt :
"La culture israélite a émergé dans les collines du centre du pays, en continuité avec la culture cananéenne de l'époque précédente…"
Les peuples sémites auraient donc habité la Palestine à différentes périodes de l'Histoire sans toutefois en avoir été les fondateurs. Par ailleurs, en dépit de royaumes constitués par les descendants du roi Salomon, comme Juda ou Israël, les peuples judéens furent régulièrement chassés puis rapatriés, puis chassés de nouveau et encore admis à revenir en Palestine pendant les siècles ultérieurs. Le territoire palestinien, terre d'éternels conflits, n'a jamais appartenu qu'à tous ceux qui s'y succèdent à titre de puissance dominante en présence. Mais n'a-t-il jamais été la terre d'un peuple plutôt que d'un autre ?
On peut avancer que le concept d'un état israélien en terre palestinienne prit véritablement racine avec la déclaration de l'empereur Napoléon Bonaparte (1769-1821), sa Proclamation à la nation juive, en 1799, moment historique lors duquel il exhorta le peuple juif à revendiquer la Palestine comme terre ancestrale et à s'identifier comme nation. L'idée couvait, certes, mais ces encouragements combinés à la montée de l'antisémitisme à travers le monde firent pression sur le peuple juif. Des implications financières individuelles, notamment de membres de la puissante famille Rothschild, préparèrent un retour progressif des Juifs en Palestine. Les grandes fortunes acquirent des terrains et le 19e siècle se ponctua de nouvelles implantations juives en territoire palestinien, dont une école agricole à Jaffa, dès 1869, créée par l'Alliance israélite universelle.